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La décomposition des élites

Le club Politique Autrement a organisé le samedi 29 mars 2014 une conférence-débat intitulée « Politiquement correct et décomposition » à laquelle participait entre autres Marcel Gauchet.

Alain Finkielkraut : « Être à l’heure : la seule exactitude » (Charles Péguy)
Jean-Pierre Le Goff : « Gauchisme culturel et démocratie du chaos »
Paul Thibaud : « Les ravages de l’égalité »
Marcel Gauchet : « La décomposition des élites »

L’enregistrement audio des différentes interventions est désormais disponible en ligne ici.

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Entre Rousseau et nous, il y a Darwin

« Comment expliquer que l’idéal rousseauiste de l’autonomie ait fini par infuser la modernité ?

La réponse tient en un seul nom propre : Darwin est passé par là… Entre Rousseau et nous, il y a un maillon intermédiaire trop souvent oublié ou négligé : l’évolutionnisme. (…) La théorie de l’évolution introduit un schème de pensée, l’hominisation, qui permet de reprendre l’héritage de Rousseau tout en le renversant. Là où le penseur genevois établit un fossé entre état de nature et état de culture, l’évolutionnisme issu de Darwin restaure au contraire une essentielle continuité. (…) Notre système éducatif actuel est largement dominé par cet évolutionnisme diffus qui, tout en inversant la conception rousseauiste, marche en réalité dans ses pas : l’éducation consiste toujours à se conformer à la nature en vue de l’autoréalisation de l’individu.

Je crois que le problème philosophique de l’éducation aujourd’hui est de s’émanciper de ce modèle évolutionniste incroyablement prégnant que notre histoire intellectuelle et le fonctionnement de notre société conspirent à accréditer. Ces puissants appuis ne l’empêchent pas d’être faux. Non, l’éducation n’est pas « naturelle » ; elle consiste précisément à sortir de la nature. Contre l’évolutionnisme, la tâche philosophique est donc de repenser la rupture entre les deux ordres (nature et culture), mais dans un sens qui ne peut plus être celui de Rousseau ».

Entretien avec Marcel Gauchet publié dans Philosophie Magazine, n°80, juin 2014.
Propos recueillis par Martin Legros et Martin Duru.

L’“Émile” a révolutionné notre conception de l’éducation en faisant de l’autonomie de l’enfant la fin et le ressort de tout apprentissage. Mais il aura fallu plus de deux siècles et des moyens opposés à ceux qu’envisageait Rousseau pour trouver la voie d’accès à cette autonomie nouvelle. Marcel Gauchet revient sur cet héritage.

Lien vers l’article en ligne (lecture payante)

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Education, Intervention de fond

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Le Débat, n°180, mai-août 2014

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Le Débat, n°179, mars-avril 2014

 

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Internet oblige le prof à remettre de l’ordre dans du désordre

Entretien publié dans Libération le 6 juin 2014.
Propos recueillis par Véronique Soulé.

Les cours en ligne ne signent pas la mort de l’enseignant, affirme le philosophe Marcel Gauchet. L’accès à des sources de savoir multiples accentue au contraire le besoin de médiation.

Et si demain, on n’avait plus besoin de professeurs ? Si, grâce au numérique, les élèves pouvaient tout apprendre par eux-mêmes, réduisant le rôle du maître à celui de répétiteur ou de tuteur ? Alors que les Mooc – cours massifs en ligne – déferlent en France, le monde de l’éducation est parcouru par un débat. Emmanuel Davidenkoff, le directeur du magazine l’Etudiant, explique dans son livre « le Tsunami numérique » (1) comment celui-ci va secouer l’école française, bien en retard selon lui. Le philosophe Marcel Gauchet, qui vient de cosigner un ouvrage « Transmettre, Apprendre » (2), reconnaît, lui, que le numérique bouleverse profondément l’enseignement. Mais à rebours de ce que l’on entend souvent, il prédit que l’on aura plus que jamais besoin de professeurs et d’école.

Peut-on continuer à enseigner aujourd’hui comme hier ?

Sûrement pas. Contrairement à ce que l’on dit souvent, l’école est une institution qui a un facteur de changement en son sein : les élèves. Le mythe de l’école à l’abri de la société, fonctionnant comme un temple ou une caserne, est une pure fiction. Cela n’a jamais été. Les enseignants, qui ne sont pas des brutes insensibles, s’adaptent aux élèves et aux influences de la société qu’ils incarnent.

Indépendamment des directives venues d’en haut, ce sont eux qui sont à la manœuvre. Chacun trouve des façons de capter la culture des élèves pour l’enrichir, l’infléchir, s’y appuyer pour permettre des acquisitions d’une autre nature. Il ne faut pas l’oublier : la base de l’enseignement, c’est la conversation. Une conversation très particulière, parce qu’elle n’est pas gratuite et qu’elle doit mener quelque part. Globalement, le changement technique est tel qu’il affecte le fonctionnement social de tous les jours. Il est inévitable qu’il touche aussi l’école et qu’il la transforme profondément.

Dès lors, comment enseigner ?

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Entretien

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« Transmettre et apprendre » sur rfi

Marcel Gauchet était l’invité d’Emmanuelle Bastide dans « 7 milliards de voisins » sur rfi le mardi 29 avril 2014.

Que veut dire apprendre ? Comment transmettre ? L’École d’aujourd’hui suit-elle la bonne, les bonnes méthodes ? Rencontre avec Marcel Gauchet, l’un des sociologues français les plus reconnus sur le devenir de l’École, au-delà des polémiques. Il répondra aussi aux questions des auditeurs sur les fondements universels de l’acte d’apprentissage.

Reportage d’Alice Milot

Lien vers l’enregistrement audio de la première partie

Lien vers l’enregistrement audio de la seconde partie

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Entretien

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Marcel Gauchet analyse le « désespoir français »

Marcel Gauchet était l’invité d’Olivier de Lagarde dans « Un monde d’idées » sur France Info le 1er mai 2014.

Ensemble, ils ont parlé du système d’éducation en France.

L’enregistrement audio en quatre parties de l’émission est disponible ici.

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Entretien

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Conférence à Auxerre

Marcel Gauchet a présenté l’état de ses travaux et de sa réflexion menée avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi sur « ce que veut dire apprendre » le mardi 15 Avril au Pôle Rive Droite 16/18, avenue de la Résistance à Auxerre de 18h30 à 20h30.

Compte-rendu de la conférence

Que retenir ou qu’aurions-nous appris de Marcel Gauchet, conférencier médiateur ? Qui a planché sur le thème de son livre, Apprendre, transmettre.

L’école traditionnelle distribuait l’instruction publique, les savoirs non pas élémentaires mais primordiaux. C’était à sens unique. Depuis 1970, l’enfant, l’adolescent, est devenu un apprenant. Il est au centre du système et de l’univers, il doit construire et acquérir ses savoirs, par lui-même, par tous les moyens.
Un des paradoxes de ce processus historique et sociétal est que les savoirs primordiaux (lire compter écrire), comme les qualifie Marcel Gauchet, sont en perte de vitesse au point qu’ils font défaut, même à l’école Polytechnique. Or pour le conférencier on n’en a jamais fini d’apprendre dans la vie et que lire, compter et écrire sont des outils essentiels qui doivent être automatisés, donc répétés sans relâche pour qu’ils fonctionnent.
L’idée en vigueur longtemps était que l’École Républicaine assurait la « correction » des inégalités issues des différents statuts sociaux, et en cela assurait l’égalité républicaine plus large perpétuant la devise de la République. En somme, les acquisitions cognitives des défavorisés leur permettraient de combler leur handicap supposé et de rattraper les autres. Or cela ne semble pas marcher, au contraire, le système accroîtrait les inégalités.
La réalité et les faits sont têtus. Les études démontreraient que le nombre de mots que posséderait un enfant à l’âge de 6 ans, déterminerait sa réussite sociale. En gros, la barre serait de 600 mots. Autrement dit, le langage et ses élements sont un aspect fondamental dans le phénomène et l’équation complexe et peu connue encore, de l’apprentissage et de la transmission. Comment apprend-ton …? On ne le sait au juste sur le plan scientifique. Comment transmet-on, idem, même problématique. Une chose est claire (si on a bien compris) : il faut avoir quelqu’un à l’intérieur du cercle des initiés. Mais cela ne suffit pas.

« Mettre fin à la division du travail »

Alors ? L’investissement des familles est capital. L’école ne peut s’y substituer. Les résultats sont directement liés à l’investissement des familles, autre paradoxe.
Aussi, conclut Marcel Gauchet, tant que le politique n’aura pas mis les dossiers sur la table pour en débattre globalement, tant que le politique persistera comme aujourd’hui, dans la « division du travail », école d’un côté, familles de l’autre, tant que l’Éducation nationale demeurera opaque et peu transparente (impossible de connaître le nombre d’enseignants qui démissionnent par exemple même lorsqu’on est chercheur…), les véritables progrès de la réflexion ne pourront se faire.
Mettre les faits et les questions sur la table, cela est aussi vrai pour les autres problèmes de l’éducation, par exemple la violence, thème qui fit irruption dès le début du débat dans la salle du Pôle Rive droite..
Cela semble être la condition nécessaire mais pas suffisante pour progresser collectivement afin que que les enseignants qui sont promis à bel avenir en tant que médiateurs, à en croire Marcel Gauchet, puissent assurer leur mission au sein d’une Éducation nationale refondée et porteuse d’avenir. Capable de développer l’apprentissage du bien vivre ensemble dans le respect mutuel : Marcel Gauchet se dit consterné par ce qui se passe dans les cours de récréation dans les écoles, aujourd’hui. Insultes, invectives et violences permanentes. Pourquoi ?

P.-J. G.

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Education, Intervention de fond, Vidéos et Sons

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Nous avons donné un mauvais cadre à l’enseignement

Marcel Gauchet était l’invité de Philippe Vandel dans « Tout et son contraire » sur France Info le mercredi 2 avril 2014.

L’enregistrement audio en plusieurs parties de l’émission est disponible ici.

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Quel pouvoir voulons-nous ?

L’EPhEP (Ecole Pratique des Hautes Etudes en Psychopathologies) organise un débat en 6 séances entre Marcel Gauchet et Charles Melman autour de la question « Quel pouvoir voulons-nous ? »

Les enregistrements vidéo des quatre premières séances sont disponibles en ligne.

Lien vers l’enregistrement vidéo de la première séance (17 octobre 2013)

Lien vers l’enregistrement vidéo de la deuxième séance (7 novembre 2013)

Lien vers l’enregistrement vidéo de la troisième séance (12 décembre 2013)

Lien vers l’enregistrement vidéo de la quatrième séance (9 janvier 2014)

Il y a aujourd’hui dans nos contrées une crise du rapport à l’autorité en général et au pouvoir politique en particulier.

Celui-ci semble particulièrement malmené en la personne de ses représentants, décrédibilisés au point de voir popularisée l’idée de démocratie directe ; et parallèlement défait dans la dissolution de l’image de l’instance que sous le nom de Père le catholicisme avait institué à la source de tout pouvoir, voire de toute représentation.
Il est plausible que ce désarroi soit dû à plusieurs facteurs. Progrès technique qui garantit la maîtrise des processus de la reproduction, voire la genèse de nouveaux organismes. Mondialisation des échanges économiques qui prend le pas sur le pouvoir des États. Débridement des mœurs encouragé par les stimulations à la consommation. Ce concours aboutissant à une crise sociale que semble impuissante à traiter la représentation politique, il est inévitable que surgissent les démons du totalitarisme.
Mais est-il aussi l’occasion de penser autrement ce que serait une relation pacifiée au pouvoir ?
Nous profiterons de la discussion, voire de la contestation, que Marcel Gauchet voudra bien faire de ces thèses et de l’analyse que pour sa part il présentera. »

La dernière séance aura lieu le jeudi 10 avril 2014 au 35 bis, rue de Sèvres, 75006, Paris (métro Sèvres-Babylone).

 Inscriptions auprès du secrétariat ou sur place dès 20h30, au Centre Sèvres, 35bis rue de Sèvres, 75006 Paris

20 € la séance ou 100 € le cycle des 6 séances (Entrée libre pour les étudiants et auditeurs de l’Ecole).

Informations : www.ephep.com ou appeler le secrétariat au 01 42 86 13 93

Lien vers la page de l’EPhEP

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